Création d'un site pour Les Mille Tiroirs

Bonjour à tous, en cette rentrée pleine de projets pour les Mille Tiroirs et que nous vous souhaitons tout autant dynamique et curieuse!
Pour mieux communiquer avec nos publics, nous avons créé un site, www.milletiroirs.org, sur lequel nous pourrons mieux archiver nos contenus et nos ressources.
L'artothèque occupe ainsi une place de choix dans ce nouvel espace.
Bonne navigation et à très bientôt!
L'équipe des Mille Tiroirs

Faire se rencontrer les publics

Une de nos grandes satisfactions pour cette exposition "La ville est à peindre", c'est d'avoir réussi à faire venir des publics très différents, et d'avoir touché autant de monde. Les jeunes notamment, lycéens ou jeunes adultes en voie d'insertion, qui sont venus à la rencontre des artistes. Le fait d'avoir une invitée vedette, Miss.Tic, qui s'est vraiment prêtée de bonne grâce à l'exercice, et deux artistes déjà confirmés et prometteurs comme 100Taur et Fabien Bedel, ainsi que de jeunes grapheurs, a touché juste.
Le panneau réalisé par les grapheurs POST, BCOOL, le SINGE, GEHOD, SPM, POSI et ODUL, le voilà :
avec beaucoup d'humour, une mise en abîme de la pratique du graph, sur les murs de la ville, avec un "graphman" masqué...tout est dit!
Grande satisfaction aussi pour le travail de 100Taur au lycée du Castella, avec ce Projet d'Avenir, subventionné par le Conseil Régional. Les élèves se sont impliqués, ils pourront dire plus tard "j'y étais"!



Le lycée du Castella pourra compter dorénavant dans ses murs une oeuvre originale de 100Taur, alias Nicolas Giraud, ci-dessus.
Enfin, une image de Fabien Bedel, d'un tableau réalisé spécialement pour cette exposition, la ville avale tout et recrache tout...la pollution en plus!


La ville est à peindre!

Exposition "La ville est à peindre"
Trois artistes : Miss.Tic, 100Taur alias Nicolas Giraud, Fabien Bedel...et des invités surprise!
Trois lieux d'exposition : Médiathèque de Pamiers, place Eugène Soula, Salle Espalioux, rue Jules Amouroux, Lycée du Catella, place du Mercadal.
Vernissage en présence des artistes le vendredi 4 avril à 18h30 à la médiathèque de Pamiers. Le vernissage se continuera à partir de 19h dans la salle Espalioux.

Le street art est maintenant dans les musées. Qu’il s’agisse de Banksy,
de Miss Tic, de 100taur, et de quelques autres encore, c’est un genre à présent bien
établi dans l'art contemporain, qui oscille entre les murs de la ville et les cimaises des
galeries.
Mais rappelons-nous : ces artistes, qui ont pris pour cimaises les murs des villes
avaient avant tout quelque chose à dire, quelque chose qui ne pouvait s'exprimer
autrement que dans la clandestinité, la transgression, le jeu. Si aujourd'hui certains de
ces artistes, comme Ernest Pignon-Ernest, Miss.Tic, Banksy, et avant eux, Jacques
Villéglé et Raymond Hains, font partie des signatures les plus solides dans le monde
de l'art, c'est aussi par ce qu'ils ont osé quitter les musées, les galeries, les centres
d'art. C'est parce qu'ils ont voulu mettre l'art dans la rue, et mettre le citoyen en face
des interrogations, des rêves qu'ils portaient.
A l'origine du Street Art, il y a cette volonté de dire quelque chose, de prendre position
dans le débat public. Et quel espace le plus emblématique dans la vie de la cité, que
ses murs ?
(c) Miss.Tic



Mais ce mouvement, qui a fait sortir l'art des espaces réservés, a ramené aussi l'art sur
les toiles, sur les cimaises.
Certains artistes, comme Miss.Tic, comme 100Taur alias Nicolas Giraud, comme
Fabien Bedel, peignent la ville sans passer par ses murs, alors que l’inspiration des
pratiques artistiques urbaines est évidente.
(c) 100Taur alias Nicolas Giraud

En un mot, les murs ont pris la parole, et la parole est repassée dans les galeries, dans
les centres d'art.
(c) Fabien Bedel

Pour cette exposition, Les Mille Tiroirs exposent trois artistes dans trois lieux différents, mais également sept grapheurs de la ville de Pamiers : ODUL, POST, BCOOL, le SINGE, GEHOD, SPM, POSI. Ils ont reçu une carte d'invitation pour grapher un "mur" de la salle Espalioux. Une surprise... 
contact : lesmilletiroirs@orange.fr
A écouter : interview du directeur artistique des Mille Tiroirs, Xavier Malbreil, sur Radio Transparence, le lundi 31 mars, à 9h40 et 12h40.

Avant et après l'exposition "La peinture est morte?"

Avant et après l'exposition "La peinture est morte?"
Que s'est-il passé avant... et après?
Avant, beaucoup de travail de préparation, et notamment cette interview d'Yvon Saillard, que vous pouvez voir sur les pages de Jean-Luc Damblé, réalisateur du clip,
Et voilà aussi quelques images de la préparation de l'exposition, puis du vernissage...
Julie Laporte, devant ses Suicide Girls, lors de l'accrochage.
Jérémie van Rompu et Yvon Saillard, au cours du vernissage
Nicolas Souchet, au centre, pendant le vernissage.

La présidente des Mille Tiroirs, Chrystel Pascual, pendant le speech.
Pendant le vernissage.

Une des vanités de Julie Laporte
Un sac à vanité de Julie Laporte
L'ours de Jérémie van Rompu.
L'usine, Jérémie van Rompu
Tournesols, d'Yvon Saillard
Quadriptyque, d'yvon Saillard

Jeune homme, Nicolas Souchet
Jeune homme, Nicolas Souchet







 

La peinture est morte?

Depuis les années 60 et l’art conceptuel, nombreux ont enterré la peinture. Dans certaines écoles des Beaux Arts, on ne l’enseigne plus que marginalement. Pourtant, de jeunes artistes continuent de s’emparer de la peinture, revisitant les classiques que sont la peinture animalière, la vanité, la nature morte, et même la peinture d’histoire. Et si la peinture n’était pas morte ?



Pour cette exposition, nous avons réuni de jeunes peintres qui tous savent ce que désormais le marché, ou bien les institutions, attendent d'eux. Ils ont suivi un cursus classique, étudiant dans les facs d'arts plastiques, ou bien aux Beaux Arts, et aujourd'hui ils enseignent à leur tour. Ils sont donc particulièrement informés de ce qu'est la scène contemporaine de l'art, où dominent des artistes comme Jeff Koons, Damien Hirst, Takashi Murakami, Romero Britto, dont les œuvres se vendent à coup de millions de dollars.

Dans ce marché de l'art contemporain qui fait de l'oeuvre d'art un support de spéculation, il est difficile de décerner une tendance, si ce n'est le triomphe d'une synthèse entre le pop art d'Andy Warhol et la performance glamour et médiatique de Salvador Dali. Le triomphe de ces deux grands artistes du XX° siècle serait donc total...sans les talents de peintre et de mystificateur de Dali, et sans les talents de visionnaire et de précurseur d'Andy Warhol. Avec la constitution d'équipes réunissant jusqu'à plus d'une centaine d'assistants et de petites mains, les artistes les plus exposés renouent par ailleurs avec la tradition des ateliers, comme la peinture classique le connaissait.



Que vaudrait donc aujourd'hui ce qui fit l'histoire de la peinture classique, à savoir ce dialogue que chaque peintre entretenait avec ses prédécesseurs ? Quelle pertinence pour cette volonté de reprendre des figures classiques, des genres, et de les transformer, de se les approprier, comme le font les peintres depuis la renaissance ? Dans une période saturée d'images comme l'est notre début de XXI° siècle, quelle nécessité par ailleurs de créer de nouvelles images, pinceaux en main ?

Ces questions, les quatre peintres dont nous exposons les œuvres se les sont posées. Quand ils ont commencé à peindre, ils n'ont pas, bien entendu, ignoré tout ce qui allait à l'encontre de l'idée de peindre, dans une époque où les images circulent de façon instantanée. Une photo d'actualité chaude prise en n'importe quel point de la planète fait le tour du monde en moins d'une heure ! Pourquoi, dès lors, reprendre une image d'agence trouvée en ligne, et la transformer en peinture ? Qu'est-ce que l'acte de peindre apportera de plus à cette image, déjà forte, et à notre compréhension du monde ? La réponse apportée par les artistes que nous exposons va bien plus loin que l'hyperréalisme. Les images capturées et interprétées par ces artistes – qu'il s'agisse du portrait de Benoît XVI (Jérémie van Rompu), ou d'une explosion à Peshawar (Yvon Saillard), ou encore du portrait d'une « Suicide Girl » (Julie Laporte) – nous restituent certainement le pouvoir d'étonnement et de fascination des images. Le regard autre du peintre permet au spectateur d'aborder cette image comme une image unique, comme l'épiphanie que devrait être chaque image.

Enfin, le désir de s'attaquer aux genres canoniques de la peinture est la démarche la plus risquée que prennent les artistes que nous exposons. On sait le mouvement de révolte que les impressionnistes ont initié – qui a abouti à la peinture du XX° siècle. Et voilà que des artistes renouent avec la tradition du portrait, pour la faire exploser (Nicolas Souchet, Jérémie van Rompu), avec la tradition de la vanité (Julie Laporte), et même la tradition de la peinture d'histoire (Yvon Saillard).


Les quatre peintres que Les Mille Tiroirs exposent pendant ces quatre semaines ont pris des risques, ils le savaient. C'est maintenant au public de décider si le dialogue entamé par ces peintres avec la peinture est fécond. Si les questions qu'ils posent à l'image, l'image qui sature l'espace public aujourd'hui, sont pertinentes. Si enfin la peinture a encore quelque chose à dire à notre regard. 
 
- Julie Laporte enseigne le dessin pour un public universitaire à Bordeaux. Elle peint des vanités modernes, dans un style d'une grande précision, et avec souvent une touche d'humour, d'ironie.
- Jérémie van Rompu enseigne lui aussi, en atelier, la peinture de nu et de portrait. Il est très attentif aux images qui circulent sur le Net, aux images d'actualité, mais aussi au bestiaire traditionnel, qu'il traite avec un grand talent de coloriste
- Yvon Saillard enseigne à l'université de Toulouse le Mirail, en arts plastiques. Pour beaucoup de plus jeunes peintres, il a été un maître attentif et généreux. Lui aussi très sensible au flux des images d'actualité, il prend le pari de dialoguer avec des genres canoniques comme la peinture d'histoire, la nature morte - de dialoguer aussi avec les maîtres, Delacroix, Picasso, Kiefer.
- Nicolas Souchet enseigne lui aussi, et affiche une prédilection pour le dessin, qui reste premier dans sa démarche. Toujours à la recherche d'angles nouveaux, il prend ses modèles en contre-plongée, ou bien, dans des compositions fortes, enserre le visage de personnes dans des sacs plastiques, et nous entraîne dans une narration prenante.