Labaronne

PLASTIC BLUES
installation - photos

du 2 au 31 mai 2011 

vernissage le jeudi 5 mai à partir de 18 h 30 


Plastic blues... plastique, et plus précisément sacs en plastique "... ces sacs que l'on jette sans leur jeter un coup d'oeil, sans remarquer leur couleur leur transparence leur apparente fragilité, depuis des années je les gardais pour un jour en faire un mur de plastique, puis des colonnes de Buren et des housses pour protéger les colonnes, des grandes fleurs que je mets partout dans la maison, un fastueux dessus-de-lit, des tables inachevées et des bouquets..." 
Car c'est bien à partir de ce matériau - froissé, lavé, découpé, tissé, tressé, noué... que Labaronne a fabriqué les éléments composant l'installation présentée salle Espalioux. Cette matière - plastique - qui semble la plus éloignée de la nature et la plus représentative de la modernité est ici reconsidérée.



 Lorsqu'on entre dans la salle, on est pris dans un ensemble, dans une ambiance globale où les pièces individuelles se télescopent et concourent principalement à une synthèse, à une configuration de l'espace. Et cette configuration est une sorte de déménagement - ou d'emménagement - d'un chez soi, d'un intérieur plutôt coquet transfiguré par la matière et les couleurs vives des sacs plastiques. Et fait rarissime dans une exposition, on pourra toucher et même jouer avec les grandes fleurs gaiement colorées, légères et volumineuses.


 "Je suis envahie par les sacs plastiques, sous forme de grandes fleurs de bouquets de colonnes de housses de mur de rideau de dessus-de-lit, ils me suivent partout, ils font partie du décor au même titre que les objets familiers qu'ils côtoient comme le pot rouge le compotier vert le lampadaire jaune ou mon plus beau caillou..." Labaronne




Et pourtant, il y a quelque chose de discrètement nostalgique dans cet ensemble. Un mélancolique présage. Un paysage en train de se transformer, et au sein duquel on guette les derniers signes d'une espèce que l'on pressent en voie d'extinction. Symbole d'une société de consommation dépensière, futile et indifférente, le sac plastique est devenu vil, vulgaire, prosaïque et mal aimé.
Emouvante contradiction entre sa force (capable de transporter 2000 fois son poids, résistant à la destruction pendant plusieurs siècles) et sa faiblesse (abandonné, se laissant emporté par le vent).

Plastic blues... car il faut qu'il disparaisse, Labaronne en est bien consciente et si les sacs plastiques ont occupé une place importante dans son travail, elle ne les regrettera pas, elle attend les sacs recyclés et verra ce qu'elle peut en faire.

En attendant....

On peut rencontre Labaronne et visiter son atelier à Mirepoix, au n° 7 de la rue Monseigneur de Cambon.
contact : g.labaronne@laposte.net

voir ausi l'article de la Dormeuse 
et ci-dessous la vidéo de Jean-Luc Damblé : Plastic Blues de Labaronne