Exposition SIGNES, avec Sandrine Deumier et Ayuko Miyakawa, du 21 sept au 20 octobre

Vernissage le 21 septembre à 18h30, Salle Espalioux, Pamiers.

Les deux artistes réunies pour cette exposition intitulée « Signes » abordent chacune très différemment la place du signe dans l’œuvre d’art plastique.



Sandrine Deumier présente « Love Game », installation composée de sculptures, de dessins et d’une vidéo - poésie sonore interactive. Elle se situe au cœur de cette modernité, qui voit les plasticiens revendiquer pleinement la notion d’art total, en utilisant toutes les techniques à leur disposition, y compris les technologies numériques. L’écrit est présent chez elle sous forme visuelle, quand il recouvre certaines sculptures, et sonore, dans son récit interactif.


Ayuko Miyakawa enseigne la calligraphie japonaise. Elle peint à l’encre de Chine des compositions qui incluent des signes, ou dont le signe est l’élément plastique dominant. Avec le Kanji (idéogramme) signifiant « eau », répété sur sa toile, elle énonce l’eau et suggère la fluidité, l’état d’impermanence. Dans certaines de ses autres toiles, le signe n’est pas présent de façon explicite, mais néanmoins certaine.

Réunir dans une même exposition Sandrine Deumier et Ayuko Miyakawa nous permet de confronter deux visions très distinctes de la place du signe dans l’œuvre plastique.

Chez Sandrine Deumier, le signe est frontalement utilisé pour construire le mot, puis pour déconstruire la narration. Son travail, qui ne se refuse aucun des moyens d’expression possibles ici et maintenant, est pleinement représentatif de cette génération de jeunes plasticiens qui, sans complexes, dépassent le post-modernisme pour aller vers un art pluri-média.


Chez Ayuko Miyakawa, le signe est déconstruit jusqu’à devenir invisible – et néanmoins il constitue l’architecture de ses compositions, qu’elles soient encore figuratives, ou totalement abstraites. C’est dans la tension entre la présence et l’absence du signe, la figuration et l’abstraction, que se situe toute la pertinence et la force de son travail. Son œuvre nous parle d’un temps où le signe pourrait être amené à disparaître. Et quoi, alors ? Le chaos, ou la libération ? Mais peut-être nous parle-t-elle aussi d’un temps où le signe ne serait pas encore inventé ?

Autant chez Sandrine Deumier que chez Ayuko Miyakawa, on appréciera cette économie de moyens, cette élégance dans le trait, cette volonté de laisser au spectateur une liberté de regard. Une liberté en face de leur œuvre, qui pourrait s’appeler le plaisir, au sens où Roland Barthes parlait de « plaisir du texte », ce moment où le lecteur, le spectateur rentre dans une relation de co-construction avec l’oeuvre.